LES PRIX RECORD DE L’OR INCITENT LES GENS à VENDRE LEURS BIJOUX

Depuis le début de l’année, le cours du métal précieux a pris plus de 13 % pour atteindre le record historique de 2431,52 dollars le 12 avril.

«Historiquement, il existe une relation étroite entre le prix de l’or et le recyclage, car lorsque les prix augmentent, les gens ont tendance à vendre leurs biens pour profiter des hauts niveaux de prix», explique Krish Gopaul, analyste au Conseil mondial de l’or (CMO). Selon ce dernier, la production minière représente en général environ 75% de l’approvisionnement mondial en métal jaune chaque année. Le reste de l’offre est assuré grâce au recyclage.

Valeur refuge traditionnelle

Depuis le début de l’année, le cours du métal précieux a pris plus de 13% pour atteindre le record historique de 2431,52 dollars le 12 avril, galvanisé par les attentes de baisse des taux d’intérêt américains qui rendent le dollar moins attractif. Les tensions géopolitiques accrues avec la guerre en Ukraine et celle entre Israël et le Hamas contribuent aussi à l’appétit pour l’or en tant qu’actif coté, pour son caractère de valeur refuge traditionnelle.

Ces prix élevés ont en revanche plombé la demande mondiale d’or au premier trimestre, mais dynamisent le recyclage. «Le recyclage est la source d’approvisionnement en or qui réagit le plus immédiatement au prix et aux chocs économiques», affirme le World Gold Council, quand au contraire, la production minière fluctue plus lentement en raison des «longs délais entre l’exploration et la découverte de nouveaux gisements et l’entrée en production d’une mine».

Le CMO a ainsi constaté une augmentation de 12% du recyclage au premier trimestre sur un an, un pic depuis fin 2020, d’après un rapport trimestriel. «Contrairement à de nombreux autres métaux, l’or est en quelque sorte recyclable à l’infini», sans perdre ses propriétés, remarque Krish Gopaul. La quasi totalité de l’or recyclé provient des bijoux, et le reste concerne le secteur de la technologie où l’or est utilisé en raison de ses nombreuses vertus: robustesse,  excellente conductivité mais également le fait qu’il ne s’oxyde ou ne se corrode pas.

Si les prix restent élevés en 2024, «le recyclage devrait continuer, comme au premier trimestre en réponse à la hausse rapide des prix».

Manque d’alternatives

M. Gopaul note cependant que certains propriétaires d’or s’accrochent à leur actifs au vu des incertitudes macroéconomiques et géopolitiques, comptant sur de possibles gains encore plus élevés à terme ou souhaitant conserver un actif à la valeur qui se préserve même en période de turbulences. C’est par exemple le cas en Turquie, en proie à une hyper-inflation et qui a connu une impressionnante dépréciation de sa monnaie.

Dans ces marchés, «il y a également un manque d’alternatives valables à l’or», offrant les mêmes performances en temps de crise. «Quand les temps sont durs, l’or est un actif que beaucoup de gens souhaitent conserver», explique Krish Gopaul. «C’est l’une des raisons pour laquelle nous pensons que la quantité d’or que les gens sont prêts à revendre est» malgré tout inférieure à ce qu’elle était par le passé lors de pics des prix, poursuit-il.

Contrairement à la demande de bijoux, qui a pâti du fort prix de l’or, les achats des banques centrales se sont maintenus, totalisant 289,7 tonnes pour les trois premiers mois de l’année, les institutions monétaires prisant également le métal jaune pour ses vertus de couverture contre l’inflation et face au risque géopolitique.

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