LES FACTURES D’éLECTRICITé DEVRAIENT BAISSER EN 2025

La Commission fédérale de l’électricité souffle le chaud et le froid sur l’approvisionnement en électricité. Voici ce qu’il faut en retenir.

L’attaque militaire de la Russie contre l’Ukraine il y a plus de deux ans continue de peser sur les factures d’électricité des ménages. Ces dernières, qui ont explosé en 2023, vont-elles enfin redescendre alors que les grandes entreprises productrices ou importatrices de courant annoncent des bonis confortables?

C’est une des questions que nous avons posées mardi à Werner Luginbühl, le président de la Commission fédérale de l’électricité (ElCom). Sa réponse? Oui, les factures devraient être moins lourdes dès 2025.

Si on garde le conditionnel, c’est que la réponse se révèle nuancée. D’une part, les prix sur le marché de l’électricité ont chuté par rapport au mois de folie d’août 2022. Depuis 2023, les prix sont revenus à des niveaux plus normaux et continuent d’être tendanciellement à la baisse malgré une légère hausse en avril.

Mais comme l’explique Werner Luginbühl, le système suisse fait qu’il y a toujours un décalage entre les prix de l’électricité sur les marchés et les répercussions sur la facture finale du consommateur. «Si les conditions actuelles ne changent pas, le coût des factures d’électricité devrait baisser dès 2025 et de façon tout à fait sûre en 2026», déclare-t-il.

La Commission fédérale de l’électricité a aussi tiré le bilan de l’hiver passé et expliqué pourquoi il faut maintenir une réserve hydraulique payante pour l’an prochain. On vous résume.

Pourquoi la consommation a baissé

L’hiver dernier, la population résidente en Suisse a consommé 4,3% d’électricité en moins quel lors de l’hiver 2021-2022. Cela est dû au fait que nous avons vécu l’hiver le plus doux depuis le début des mesures. On a donc moins chauffé. On estime qu’un degré en plus entraîne 1% de consommation en moins.

Puis il y a l’effet hausse des prix. On est un peu plus regardant sur sa consommation d’électricité pour réduire sa facture. À signaler que l’Allemagne a réduit sa consommation d’électricité plus fortement que nous (-8,3% par rapport à 2021-2022). Mais cela est aussi dû aux difficultés économiques qu’affronte le pays, qui avait beaucoup misé sur le gaz russe.

Ce qui nous attend pour l’hiver 2024-25

Alors qu’en 2022, on nous conseillait de prendre une douche à deux ou de faire des provisions de chandelles, rien de tout cela pour l’hiver prochain. Les responsables de l’ElCom sont confiants. Les réserves de gaz, qui jouent aussi un rôle sur la sécurité d’approvisionnement, sont déjà conséquentes. Le taux de remplissage actuel est de 62%, alors qu’il n’était que de 47% en moyenne lors des cinq dernières années.

Côté nucléaire, les nouvelles sont plutôt bonnes, puisque la France a augmenté la disponibilité de ses centrales. En revanche, l’Allemagne va fermer des centrales à charbon, ce qui bénéficiera au climat mais réduira les possibilités d’importation de la Suisse. Du côté des énergies renouvelables, la production va encore continuer d’augmenter.

La réserve hydraulique est reconduite

En cas de gros pépin à la fin de l’hiver, la Suisse peut turbiner de l’eau de barrage pour environ 400 GWh. Elle a créé à cet effet une réserve d’eau. Cela a coûté aux consommateurs près de 300 millions d’euros l’hiver 22-23. L’hiver dernier, le danger s’éloignant, les prix ont chuté. La facture a été de 55,5 millions d’euros.

On n’a jamais eu besoin de cette réserve. Mais l’ElCom estime qu’il faut la reconduire pour cet hiver. Pourquoi? La Commission fédérale estime que des incertitudes demeurent en raison de centrales nucléaires vieillissantes, du développement lent des énergies renouvelables ou des capacités d’importation incertaines en cas de crise. Elle plaide donc pour une sorte de «casco partielle», sous forme de réserves hydrauliques et thermiques.

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