FAUT-IL ABOLIR OU GéNéRALISER LE 1ER MAI?

Les Jeunes PLR veulent en finir avec ce jour férié dans huit cantons, alors que les syndicats exigent de l’étendre à tout le pays.

Heureux les Jurassiens, Neuchâtelois, Tessinois, Bâlois, Zurichois, Schaffhousois et Thurgoviens. Dans leurs cantons, ils ont congé pour le 1er mai. En Argovie et à Soleure, la journée de boulot s’achève à midi. Ailleurs, la Fête du travail se célèbre… au travail. Ce sont les joies du fédéralisme.

Faut-il y mettre de l’ordre? Deux propositions contradictoires sont sur la table. D’un côté, le syndicat Syna a lancé une pétition pour que le 1er mai devienne un jour de congé national. De l’autre, les Jeunes PLR veulent tout simplement l’abolir partout.

300 à 600 millions

La proposition de Syna ne sort pas de nulle part. L’an dernier, les délégués du syndicat s’étaient prononcés en faveur de ce projet. Sur son site internet, Syna explique qu’en tant que syndicat «favorable à la famille» et fervent défenseur du «worklife balance», il lance cette pétition dans l’optique d’offrir un jour de repos supplémentaire «bien mérité pour les travailleurs».

Le syndicat rappelle le stress croissant que subissent les travailleurs, dont 40% se disent épuisés. Il rappelle aussi que la productivité a augmenté de 10% ces deux dernières années, et qu’en comparaison européenne, les travailleurs suisses travaillent le plus d’heures, tout en ayant le moins de vacances.

Si les syndicats ont annoncé le lancement de leur initiative mardi, les Jeunes PLR ont dégainé ce mercredi matin avec leur demande d’abolir le 1er mai comme jour férié.

Ils notent que chaque année, les défilés des syndicats provoquent des dégâts matériels. Pour eux, la gauche n’a pas à faire la promotion de son programme politique aux frais de la collectivité. «Ce qui rend en outre un mauvais service à la population qui travaille», précise le parti.

En résumé, il n’y a selon les Jeunes libéraux-radicaux «rien à fêter ce jour-là», rappelant qu’un jour férié officiel entraîne une perte de prospérité. Selon les estimations, cela coûte entre 300 et 600 millions à l’économie.

On peut toutefois souhaiter bonne chance aux uns et aux autres pour convaincre avec leur proposition. Car mettre de l’ordre dans les jours fériés est une gageure en Suisse. Les propositions se cassent la figure les unes après les autres au parlement. Pour faire du 1ᵉʳ Août un jour férié, il avait carrément fallu une initiative populaire.

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